De: Meryem Marzouki <marzouki@ras.eu.org>
Date: Mar 22 juin 2004 00:54:10 Europe/Paris
À: plenary@wsis-cs.org
Objet: [WSIS CS-Plenary] Fwd: Reprise du journal Alternatives
citoyennes : l'épreuve de vérité
Répondre à: plenary@wsis-cs.org
Hi all,
You'll find hereafter the announcement of an electronic journal, made
by independent Tunisian people - among them myself -, which will,
inter alia, closely follow WSIS and its impact on Tunisia. The
announcement is in French only, sorry.
By the way, I'll be in Tunisia for PrepCom1 of this second phase.
Best regards,
Meryem Marzouki
Début du message réexpédié :
De: Alternatives Citoyennes
<redaction@alternatives-citoyennes.sgdg.org>
Date: Mar 22 juin 2004 00:43:18 Europe/Paris
À: Redaction Alternatives Citoyennes
<redaction@alternatives-citoyennes.sgdg.org>
Objet: Reprise du journal Alternatives citoyennes : l'épreuve de
vérité
Bonsoir,
Veuillez trouver ci-dessous l'annonce de la reprise début juillet du
journal électronique « Alternatives citoyennes ».
Ce texte est en ligne sur le site du journal :
www.alternatives-citoyennes.sgdg.org
Abonnement gratuit :
Sur le site :
http://www.alternatives-citoyennes.sgdg.org/abonnement.html
Par courrier électronique : écrire à
diff-altcit-request@alternatives-citoyennes.sgdg.org, avec comme
sujet du message le mot subscribe
Bien cordialement,
La rédaction
--
Alternatives citoyennes - Journal en ligne
"Des Tunisiens, ici et ailleurs, pour rebâtir ensemble un avenir"
Mail: redaction@alternatives-citoyennes.sgdg.org
Web: www.alternatives-citoyennes.sgdg.org
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Reprise du journal « Alternatives citoyennes » : l'épreuve de vérité
La Tunisie accueillera en novembre 2005 la seconde phase du Sommet
mondial sur la société de l'information (SMSI). Voilà un grand
honneur échu à l'État tunisien qui fut il est vrai pour partie à
l'origine de cette initiative, par la suite décomposée en deux temps,
la première étape ayant déjà eu lieu en décembre 2003 à Genève.
Pour les observateurs de la vie politique tunisienne,
particulièrement pour les ONG de défense des droits de l'homme et des
libertés publiques, et au premier chef pour les militants engagés
dans ces combats et l'ayant souvent chèrement payé, pour la société
civile non officielle, quel paradoxe, quelle indécence et, dira-t-on
dans notre lexique, quelle hérésie (bedaâ) est ce privilège accordé à
l'un des régimes les plus mutilants pour la liberté de presse, l'un
des plus castrateurs pour les journalistes et - au sens idéologique
du mot - les plus totalitaires en matière de contrôle de
l'information, particulièrement celle qui circule sur Internet.
Dès lors, il aurait pu être tentant de céder à la facilité - mâtinée
d'un zeste du paternalisme de ceux qui, dans les pays du Nord,
croient une fois de plus savoir pour nous - d'un appel au boycott de
cet évènement.
Cependant, la rédaction d'« Alternatives citoyennes » adopte une
autre position, dans la conscience des enjeux que représente, pour un
pays émergent comme la Tunisie, l'emprise du numérique à l'ère de la
mondialisation. Pour une société du Sud, rester en dehors de cette
réalité, ce serait se mettre en dehors de l'histoire et se résoudre à
se laisser rejeter du mauvais côté de toutes les fractures.
Aussi, résolument, nous décidons d'accompagner ce moment avec le
regard critique et dans la posture revendicative qu'adopteront toutes
les sociétés civiles, les institutions, les médias dont nous
partageons le destin. Nous nous réjouissons que ce choix soit aussi
celui des autres composantes indépendantes de la société civile
tunisienne, qui entendent saisir cette occasion de « déprovincialiser
» ses débats, comme il a été souligné lors de la première réunion
organisée à cet effet à l'initiative de la Ligue tunisienne des
droits de l'homme le 30 avril 2004 et à laquelle nous avons >> participé.
Nous le ferons avec d'autant plus de conviction qu'en tant que
Tunisiens, nous serons particulièrement impliqués et, pour ainsi
dire, aux premières loges. Appelés à monter en première ligne,
comment ne pas saisir cette formidable opportunité : sous la
visibilité de l'ensemble des participants à cette grande rencontre -
et d'une certaine manière sous leur protection -, nous allons pouvoir
amener le régime tunisien à une épreuve de vérité !
Chacun sait combien ce pouvoir tire de ces Sommets internationaux un
bénéfice politique et en tire l'occasion d'apparaître sous leurs
lambris, redorés par leurs paillettes et tout lifté par les baumes
que d'honorables hôtes, surtout en provenance de pays démocratiques,
posent sur les plaies ouvertes de la société tunisienne. Ainsi
fonctionnèrent le Sommet de l'Union européenne, celui de la Ligue
arabe, l'essentiel n'étant pas que « l'honneur soit sauf » comme
l'écrivait un éditorialiste tunisien le 24 mai, mais que les honneurs
débordent à profusion, et qu'importe les éclats assourdissants des
discordes et des échecs si un éclat factice et néanmoins dispendieux
pose une auréole en trompe-l'oeil sur un pouvoir sanctifié par ces
grand-messes.
Il se trouve toutefois que le SMSI aura autrement une valeur de test.
Nous nous proposons d'occuper Internet comme on fait entrer un cheval
de Troie dans une citadelle. Avec la jeunesse tunisienne, avec ses
militants, ses chercheurs, l'ensemble des citoyens, nous élèverons
par une expression et une information libres notre revendication de
citoyenneté, et nous attendons donc que nos lecteurs en Tunisie
puissent se connecter sur notre site, à partir duquel nous voulons
communiquer sans entraves avec eux.
Dans cette logique, nous enregistrerons tout blocage vérifiable et
nous le communiquerons aux associations de la société civile
tunisienne et internationale qui tiendront le registre des
protestataires auprès des instances du SMSI. Il va sans dire que nous
témoignerons aussi des dispositions (ouvertures ?) positives que les
autorités tunisiennes pourraient ménager, car l'information
rigoureuse ne s'accommode pas de surenchère.
De fait, notre journal électronique reprend à la faveur de ce
contexte où nous attendons des autorités tunisiennes de la cohérence.
Le mode de fonctionnement habituel du pouvoir tunisien est de mettre
en avant sa vitrine lustrée avec cet interdit opposé au regard porté
sur son arrière-cour. Nous attendons que cesse sa schizophrénie, pour
que transparence et vérité deviennent la règle.
Notre journal reprend également alors que des échéances importantes -
plus par les occasions de débat qu'elles suscitent que par leurs
résultats à la prévisibilité assurée - marqueront l'année 2004, avec
les élections législatives et présidentielles. Nous entendons
faciliter à cette occasion un débat public de qualité, en y prenant
toute notre part.
Pour le reste, notre fonctionnement mensuel de mars 2001 à mars 2002
a précisé notre identité. Nous tentons de porter une parole
indépendante, autant que nous en avons conscience, une parole
affranchie des pouvoirs et des lobbies. Nous nous situons dans un
projet démocratique, solidaire et progressiste, et offrons ce support
électronique, gratuit et non subventionné, au débat libre dans ce
cadre et dans celui d'une éthique de l'information.
Encore hébergé en France par la force des choses, ce journal est
aussi réalisé sur les deux rives et s'inscrit dans un projet
euro-méditerranéen. Mais nous avons eu d'importants retours
d'outre-Atlantique, confirmant la pertinence de notre élargissement «
aux Tunisiens d'ici et d'ailleurs », car la plus grande chance de la
Tunisie reste sa diaspora éclatée sur le globe. Nous comptons sur
leur métissage pour cosmopolitiser une tunisiannité que nous ne
voulons pas étriquée, chauvine, fermée aux autres horizons. Au
contraire, c'est une Tunisie multiple que nous voudrions voir évoluer
dans la continuité de son histoire et dans le mouvement du monde >
d'aujourd'hui.
La reprise d'« Alternatives citoyennes » se fera dans les prochains
jours et nous en adresserons le sommaire et quelques éléments à nos
amis inscrits sur notre liste de diffusion. Chacun peut s'y abonner
de la même façon. Nous espérons de nos lecteurs compréhension,
solidarité et réciprocité.
Pour cette simple raison que, malgré nos différences, « nous vivons
sous le même règne » et souffrons dans les mêmes liens.
Le 22 juin 2004
Nadia Omrane, journaliste, Tunis
Meryem Marzouki, chercheuse au CNRS, coordinatrice du caucus Droits
de l'homme au SMSI, Paris
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