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(FR) SMSI - Le Caucus des droits de l'homme souligne des avancées majeures en dépit des tentatives d'obstruction
Chers tous,
Veuillez trouver ci-après le communiqué du caucus des droits de l'homme
présentant son bilan à la suite de la PrepCom1 qui s'est tenue à
Hammamet du 24 au 26 juin 2004, en préparation à la phase de Tunis du
SMSI.
Ce communiqué sera prochainement sur le site du caucus :
http://www.iris.sgdg.org/actions/smsi/hr-wsis
Il est pour l'instant accessible à l'adresse suivante :
http://www.iris.sgdg.org/info-debat/comm-smsi0704.html
Le communiqué est actuellement disponible en Français et en Anglais.
Toute traduction dans une autre langue sera la bienvenue.
Meryem Marzouki, co-coordinatrice du caucus.
==================
SMSI - Le Caucus des droits de l'homme souligne des avancées majeures
en dépit des tentatives d'obstruction
Communiqué du Caucus des droits de l'homme au SMSI - 2 juillet 2004
À l'issue de la première conférence préparatoire (PrepCom1) de la
seconde phase du Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI),
qui a eu lieu à Hammamet (Tunisie) du 24 au 26 juin 2004, le Caucus des
droits de l'homme se félicite des avancées notables qui ont finalement
marqué le démarrage de la phase de Tunis, malgré les manoeuvres
inacceptables d'un certain nombre de provocateurs qui ont tenté de
déstabiliser les travaux des organisations de la société civile et de
jeter le discrédit sur le Caucus et ses membres.
Le Caucus, qui comprend 50 organisations de tous pays, s'est mobilisé
depuis la première conférence préparatoire de la première phase du
Sommet, en juillet 2002, afin que les droits de l'homme ne soient pas
écartés de l'agenda du SMSI, pas plus que de son processus.
Des avancées majeures qui confirment le bien-fondé de la participation
Le Caucus considère tout d'abord comme un signe très positif
l'accréditation des trois ONG tunisiennes indépendantes ayant pu
effectuer à temps les formalités nécessaires. Ainsi, la Ligue
tunisienne des droits de l'homme (LTDH), la section tunisienne
d'Amnesty International (AI-Tunisie) et l'Association tunisienne des
femmes démocrates (ATFD) peuvent s'exprimer en leurs noms propres
durant les travaux.
Une autre avancée majeure pour le Caucus résulte de la présentation par
Souhayr Belhassen, vice-présidente de la LTDH et vice-présidente de la
Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH), de
la déclaration de la société civile relative à la question des droits
de l'homme dans la société de l'information. Le Caucus tient à
remercier à cet égard le président du processus préparatoire de Tunis,
l'ambassadeur letton Janis Karklins, sans qui cette présentation
n'aurait pu avoir lieu devant la plénière des gouvernements, samedi 26
juin 2004. Le Caucus prend également acte de la bonne volonté
manifestée par les autorités tunisiennes, qui ont finalement accepté
que cette intervention soit présentée.
Ces avancées importantes montrent que le Caucus a fait le bon choix en
refusant résolument la solution de facilité consistant à boycotter la
préparation de la phase de Tunis.
Une pétition à l'initiative du Caucus, et signée par une cinquantaine
d'ONG en septembre 2003, identifiait l'engagement de permettre à tous
les représentants de la société civile tunisienne et internationale de
participer librement aux travaux du Sommet comme l'un des signes
concrets attendus de la Tunisie en faveur du respect des droits de
l'homme et des libertés fondamentales. Ce sera l'une des conditions qui
subordonneront la participation au Sommet lui-même, qui devrait se
dérouler à Tunis en novembre 2005.
Des tentatives inacceptables d'obstruction par des provocateurs
Malgré ces premiers signes encourageants, le Caucus ne peut que
déplorer, avec l'ensemble des organisations de la société civile, les
tentatives d'obstruction des travaux des ONG réunies en plénière. Un
nombre important de personnes, se présentant comme « la société civile
tunisienne », a gravement perturbé les travaux jusqu'à l'annonce de la
décision de l'ambassadeur Karklins. Pratiques systématiques de
désinformation, tentatives de discrédit du Caucus et de ses membres,
remplissage éhonté de la salle par des gens amenés sur place par bus
entiers, violentes agressions verbales envers les participants,
entraves à leur simple expression en faisant régner le chaos dans la
salle, ont été les dérisoires moyens utilisés par ces provocateurs pour
tenter d'empêcher à la fois qu'une représentante de la LTDH s'exprime
au nom des organisations de la société civile présentes et que le texte
légitimement produit par le comité de rédaction mandaté par la plénière
de la société civile, selon les procédures agréées par tous depuis les
débuts de la phase de Genève, soit conservé.
Le Caucus regrette en particulier que les organisations de la société
civile n'aient pas pu, du fait de cette situation, discuter dans des
conditions normales de l'ensemble des thèmes qui font l'objet de la
seconde phase du SMSI, en premier lieu ceux relatifs à la gouvernance
d'Internet et au financement des infrastructures.
La participation du Caucus des droits de l'homme a été décisive à la
première phase du SMSI, tant par le nombre et la qualité de ses membres
que par l'importance de son travail. Le Caucus a organisé une réunion
le 24 juin 2004 à Hammamet qui a connu une affluence record et a vu la
participation du représentant du Haut Commissaire des Nations Unies aux
Droits de l'homme. Après l'exposé de sa composition, de ses missions et
de ses travaux passés, le Caucus a encouragé la participation de
nouveaux membres, pour autant qu'il s'agisse d'organisations et non
d'individus et que les objectifs de protection et de promotion des
droits de l'homme dans le processus du SMSI et dans tous les pays du
monde, à commencer par le pays d'accueil du Sommet. Le Caucus ne se
laissera pas intimider par les tentatives de discrédit de certains
provocateurs, pas plus qu'il n'acceptera d'être noyauté par des
organisations ou des personnes dont les agissements sont contraires au
respect le plus élémentaire des droits de l'homme.
De même, le Caucus sera particulièrement attentif à ce que, en son sein
comme plus globalement au sein des organisations de la société civile
participant au processus, des règles strictes empêchent de tels
débordements à l'avenir. Il engage les autorités du pays hôte du
Sommet, avec l'ensemble des organisateurs du processus, à faire en
sorte que l'organisation des travaux se déroule à l'avenir dans le
calme et le respect mutuel, afin que les avancées qui seront retenues à
l'issue de la réunion de Hammamet puissent être poursuivies et
constatées par tous.
Encourager des avancées futures
Parmi ces avancées futures, le Caucus espère que les ONG tunisiennes
indépendantes bénéficieront enfin de la reconnaissance légale qui leur
est jusqu'ici refusée, sans explication, alors qu'elles sont actives au
grand jour depuis plusieurs années pour certaines. L'absence de
reconnaissance de leur droit légitime à la liberté d'association ne
leur permet pas de prétendre à participer officiellement aux travaux du
SMSI. C'est le cas du Conseil national pour les libertés en Tunisie
(CNLT), du Rassemblement pour une Alternative de Développement (RAID,
ATTAC-Tunisie), de l'Association internationale de soutien aux
prisonniers politiques (AISPPT), de l'Association de lutte contre la
torture en Tunisie (ALTT), de l'Observatoire pour la défense des
libertés de la presse, de l'édition et de la création (OLPEC), et de
bien d'autres. Alors que le SMSI se prétend exemplaire d'une ouverture
des travaux des Nations Unies à une meilleure participation de la
société civile, allant même jusqu'à reconnaître un « bureau de la
société civile », le Caucus attend des autorités du pays d'accueil
qu'elles traduisent localement ce discours en mesures concrètes,
reconnaissant officiellement l'existence légale de ces groupes.
Par ailleurs, le Caucus souhaite rappeler sa préoccupation quant à
l'exclusion de l'un de ses membres, Human Rights in China, la seule
organisation de droits de l'Homme travaillant sur la Chine, dès la
première phase du sommet, sans explication officielle de la part des
organisateurs.
L'accréditation n'est pas la seule préoccupation du Caucus et des
signataires de la pétition de septembre 2003. La libération des
prisonniers d'opinion en est une autre. Cette PrepCom1 a eu lieu moins
d'une semaine après le report du verdict en appel dans l'affaire dite
des « internautes de Zarzis », qui ont été condamnés en première
instance aux peines très lourdes de 20 années de prison infligées à des
jeunes d'une vingtaine d'années. Les preuves retenues contre eux sont
principalement des documents qu'ils auraient téléchargés sur Internet.
Si les autorités tunisiennes sont en possession d'éléments tangibles
justifiant leurs accusations de terrorisme à l'encontre des internautes
de Zarzis, elles doivent en faire état publiquement dans le cadre d'un
procès équitable. À défaut, le Caucus, comme l'ensemble des
observateurs internationaux, ne pourra que considérer, et faire savoir
largement dans le cadre du SMSI et au-delà, que la seule consultation
du réseau Internet peut coûter 20 ans de prison dans le pays hôte de la
seconde phase du SMSI.
Le Caucus entend poursuivre sa mission
Le Caucus a été créé pour inscrire les droits de l'homme à l'agenda du
SMSI, dans le respect de leur universalité et de leur indivisibilité.
Parce qu'il ne saurait y avoir de démocratie sans développement juste,
le Caucus est pleinement conscient de l'importance fondamentale de la
tenue du SMSI à Tunis, pour le peuple tunisien et pour les peuples de
l'ensemble des pays du Sud, et souhaite donc sa réussite. Mais parce
qu'il ne saurait pas plus y avoir de développement sans démocratie, le
Caucus s'emploiera, tout au long du processus de Tunis, à contrôler les
conditions dans lesquelles ce processus se déroule, et rendra compte en
particulier des entraves à l'exercice des droits de l'homme et des
libertés fondamentales constatées dans le pays d'accueil. C'est à la
lumière du bilan qui pourra être tiré en 2005 que tous les participants
au processus, États, organisations internationales, secteur privé et
société civile, seront appelés à se déterminer.
Représentants du Caucus des droits de l'homme à Hammamet :
- Rikke Frank Jorgensen, DIHR - Danish Institute for Human Rights (DK)
- Coordinatrice
- Antoine Madelin, FIDH - Fédération internationale des Ligues des
droits de l'homme
- Meryem Marzouki, IRIS - Imaginons un réseau Internet solidaire (FR)
- Coordinatrice
Contacts presse :
- Rikke Frank Jorgensen - rfj@humanrights.dk
- Antoine Madelin - amadelin@fidh.org, + 32 2 209 62 89
- Meryem Marzouki - Meryem.Marzouki@iris.sgdg.org
Activités et documents du Caucus lors de la première phase du SMSI :
http://www.iris.sgdg.org/actions/smsi/hr-wsis
--
Meryem Marzouki - http://www.iris.sgdg.org
IRIS - Imaginons un réseau Internet solidaire
294 rue de Charenton - 75012 Paris
Tel/Fax. +33(0)144749239