Présentation de
Anne Carblanc
Merci aux organisateurs d'avoir préparé cette conférence, qui braque le projecteur sur les besoins économiques et sociaux des citoyens dans le cadre du commerce électronique.
Dans ce panel relatif à la confidentialité et la protection des données personnelles, on attend des intervenants une analyse des nouvelles menaces portant sur la confidentialité, ainsi que des réponses techniques et juridiques qui peuvent y être apportées au niveau mondial.
Tout d'abord quelques brèves remarques avant de présenter les travaux de l'OCDE :
1. Analyse des nouvelles menaces.
Ces menaces ne sont pas nouvelles en ce qu'elles seraient de nature différente ; elles ne sont pas nouvelles en termes d'enjeux ; la nouveauté est davantage dans le changement de degré et d'échelle : la technologie est toujours plus performante et les frontières sont gommées.
2. Réponses techniques et juridiques, ou plutôt, éléments de réponses.
Le pluriel est approprié, car il n'y a pas une réponse unique, mais plusieurs éléments de réponses, de nature technique ou juridique, d'essence règlementaire ou issus de l'auto-régulation. Ces éléments de réponses émanent d'ailleurs d'acteurs différents : gouvernements, organisations administratives indépendantes et organisations non gouvernementales de défense de la vie privée et des données personnelles, organisations du secteur privé, et... citoyens eux-mêmes. Et il est loisible, et souhaitable de conjuguer tous ces éléments de réponses.
3. Enfin, un constat : un consensus sur la mise en oeuvre de réponses techniques ou juridiques de nature à protéger de manière satisfaisante la vie privée et les données personnelles à l'échelle mondiale, est encore à quelques années devant nous.
En attendant -- rien que de normal -- les divers éléments de réponses élaborés par les uns ou les autres, ou en cours de développement, sont analysés par les différents acteurs au travers du prisme qui est le leur...
L'OCDE, pour sa part, réunit ses membres autour de trois principes : democratie pluraliste, respect des droits de l'homme, et économies de marché ouvert. Son objectif est, aujourd'hui comme en 1980 lors de l'adoption des Lignes directrices sur la vie privée, d'aider à assurer la protection de la vie privée à l'échelle internationale, et d'éviter des restrictions qui ne seraient pas nécessaires aux flux transfrontières de données personnelles entre ses 29 pays membres.
L'OCDE a des atouts pour traiter des questions de protection de la vie privée dans le contexte des réseaux mondiaux :
1. une expérience mondialement reconnue pour le traitement des aspects
légaux, technologiques et de politique liés à la protection de la vie
privée et à la société globale de l'information
2. l'adhésion de 29 pays membres
3. des procédures de travail qui favorisent la coopération avec les
syndicats et plus généralement les organisations non gouvernementales,
ainsi qu'avec le secteur privé
L'OCDE favorise, entre ses membres, le dialogue, la compréhension mutuelle et le partage des expériences, mais surtout, forte du consensus de ses pays membres autour de ses Lignes directrices, son approche est avant tout pragmatique.
Cette approche pragmatique s'inscrit parfaitement dans la ligne de la Déclaration Ministérielle d'Ottawa. Dans leur déclaration politique, les ministres de l'OCDE ont :
1. Réponse technique : le générateur en ligne de déclarations de politique en matière de vie privée (générateur).
En coopération avec l'industrie, des experts de la protection de la vie privée et des groupes de consommateurs, l'OCDE a construit un outil 'html' appelé générateur de déclarations de politique en matière de vie privée.
Ce projet tend à :
Ce n'est pas une procédure de labellisation.
C'est un outil éducatif que l'OCDE met gratuitement à la disposition de toute organisation privée ou publique qui souhaite bénéficier d'orientations sur les moyens de mettre en oeuvre les Lignes directrices de l'OCDE.
Trois étapes marquent le processus éducationnel :
2. Réponse juridique : les contrats de flux transfrontières de données personnelles
Parmi d'autres mécanismes pour protéger la vie privée sur les réseaux, les contrats ont leur place. Cela est particulièrement le cas dès lors qu'il y a des flux transfrontières de données personnelles entre des pays qui ont adopté des approches différentes pour protéger la vie privée.
Dans leurs grandes lignes, les travaux de l'OCDE sur les contrats tendent à :
1. les contrats dans les échanges "Business to Business" (B to B), domaine dans lequel existent des précédents
2. les contrats dans les échanges "Consumer to Business" (C to B), domaine moins exploré jusqu'à présent, et
3. les mécanismes de mise en oeuvre des contrats et les recours possibles tels la médiation, l'arbitrage... mécanismes très importants qui feront peut-être l'objet de travaux plus approfondis en l'an 2000, conformément à ce que les ministres de l'Organisation ont déclaré à Ottawa.
Enfin, toujours en l'an 2000, l'OCDE pourrait également étudier les technologies protectrices de la vie privée disponibles ou en cours de développement.
Le travail qui sera accompli en l'an 2000 par l'OCDE afin d'apporter des éléments de réponse juridiques et techniques complémentaires ou supplémentaires pour la protection de la vie privée sur les réseaux mondiaux sera décidé au mois de décembre prochain par le Groupe de Travail de l'OCDE sur la Sécurité de l'information et la vie privée.